L’un des postulats qui fonde le Compagnonnage Egalitaire est celui de l’émancipation des Compagnons et des Compagnonnes par l’étude des Arts, des Sciences et des Techniques.
Le Compagnonnage Egalitaire n’est pas un organisme de formation professionnelle. C’est un partage qui va de ceux qui sont dans la situation de donner à ceux qui désirent recevoir. Un Compagnon ou une Compagnonne est d’abord une personne initiée et instruite.
L’instruction professionnelle donnée aux Compagnons et Compagnonnes dans les divers domaines théoriques et pratiques, touche aux réalisations qu’ils sont susceptibles de se voir confier au cours de leur carrière professionnelle. Il s’agit pour eux d’acquérir des connaissances suffisantes, grâce aux partages en fraternité avec des artisans (artisanes) ou des ouvriers (ouvrières) plus expérimentés qu’eux afin de progresser –en autodidacte– dans la connaissance de leur métier.
Ces contacts informels nombreux et sincères permettent d’acquérir un savoir déjà pratiqué, expérimenté par plus ancien, de gagner un temps précieux, de grandir et de s’adapter aux différentes évolutions auquelles le Compagnon moins affirmé devra faire face au cours de son activité professionnelle.
Ces chef-d’oeuvres, (du XIXème et début du XXème siècles) exposés au Musée des Compagnons de la FCMB à Bordeaux sont, en fait, des travaux collectifs : A l’époque, la chambre (ou la Cayenne) sélectionnait plusieurs Pays parmi les meilleurs compagnons de la collectivité. A charge pour eux de réaliser une oeuvre collective qui était promenée dans les rue de la ville, pour la Saint-Joseph, fête des Charpentier. Célébrée chaque année le 19 mars, la Saint-Joseph revêt une grande importance pour les charpentiers et les compagnons charpentiers. Cette démonstration avait pour but d’attirer de nouveaux prétendants dans leurs rangs : « Regardez ce qu’on fait chez nous, voyez ce que vous apprendrez si vous venez chez nous ! Une formation remarquable, un savoir faire et un savoir être de grande qualité ! »
Au Compagnonnage Egalitaire, nous ne pratiquons pas cette tradition tout à fait respectable, mais qui ne correspond plus aux réalités du XXIème siècle. Il semble d’ailleurs qu’aucune des trois « grandes » sociétés ne pratique cette forme de propagande aujourd’hui.