Dès l’origine du renouveau des cités, les métiers furent organisés en corporations. Cette organisation était divisée en trois conditions qui étaientcelles des apprentis, des valets (qui prirent plus tard le nom de compagnons) et
des maîtres.
Au cours du XIIIe siècle, l’organisation des métiers en corporations dirigées par les seuls maîtres, provoqua une réaction des valets pour lesquels l’accession à la maîtrise devenait pratiquement impossible.
Dès lors l’appropriation des corporations par les maîtres, des Compagnonnages de métiers c’est-à-dire : des groupements jusqu’à lors inconnus qui affiliaient exclusivement des Compagnons (sans apprenti ni maître), se constituèrent et
organisèrent pour les 1nétiers qui les concernaient la défense et la solidarité ouvrière. Ces compagnonnages initièrent le mouvement ouvrier français.
Dès le milieu du XIVe siècle, la liberté du travail n’eut plus cours à Paris. Rapidement cette réglementation fut appliquée à la France. Les Compagnons, qui désiraient demeurer libres de leur activité, n’eurent pour d’autre choix que de fuir Paris pour la province et les lieux de franchise .
En 1714, le Tiers-état demanda la liberté du travail contre les monopoles que s’accordaient les corporations. Elles seront abolies en 1776, et rétablies la même année !
Il faudra attendre 1789 pour que l’Assemblée Nationale proclame la liberté du travail. Ce fut ce combat, mené pour la liberté de circuler, la liberté de travailler et, la liberté d’entreprendre qui généra les Compagnonnages dont les Egalitaires se déclarent être aujourd’hui les héritiers.
Mais Compagnonnages et Compagnons vivaient une histoire parallèle à l’histoire sociale .
Du XIIIe siècle à la première révolution française, les Compagnonnages avaient assimilés des traditions qui leurs étaient antérieures et qui venaient fortifier leur identité.
Les récits bibliques qui relatent les circonstances et les faits de la construction du temple de Jérusalem générèrent des légendes qui dès l’origine inspirèrent ces coalitions compagnonales.
Les Compagnonnages anciens qui étaient corporatistes se divisaient en trois groupements qui se dénommaient :
Compagnons De Liberté, Enfants Du Roi Salomon
Compagnons Passants Du Devoir, Enfants de Maître Jacques
Compagnons Passants Bons-Drilles, Enfants de Soubise.
Le Roi Salomon, Maître-Jacques et Soubise sont depuis, reconnus Fondateurs légendaires exclusifs de ces groupements.En 1889 les Anciens Compagnons Des Devoirs, réunis en assemblée firent l’Union Compagnonnique Des Devoirs Unis.
Ils abolissaient le corporatisme, les préséances et, constituèrent une société de secours mutuel.
Le 22 Juin 1978, des Compagnons issus de l’Union Compagnonnique ont constitué le Compagnonnage Egalitaire, qui a fait :
- La Réception des femmes.
- La mixité.
- L’abolition du corporatisme.
- La suppression de la limite d’âge.
- La reconnaissance à rang égal de tous les métiers manuels.
Le Compagnonnage Egalitaire est un groupement de femmes et d’ hommes de métiers qui ensemble, généreusement et joyeusement, vivent leur siècle.
Les Egalitaires communiquent toujours leurs légendes, ils pratiquent le Tour-de-France, produisent un « chef-d’oeuvre » et reçoivent le titre de Compagnon Egalitaire au cours
d’une cérémonie dont les contenus sont demeurés traditionnels.