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Le Compagnonnage Egalitaire, c’est une « FRATERNELLE » (Qui pratique la Fraternité ou la Sorotité)

Dans la variété des Sociétés du Compagnonnage, une fraternelle est une association indépendante des Organisations de Compagnonnage qui regroupe des aspirants et aspirantes, des compagnons et compagnonnes de mêmes affinités, sans tenir aucun compte des éventuels conflits qui peuvent opposer les Associations dont ils sont membres. LE COMPANONNAGE EGALITAIRE fonctionne en accueillant fraternellement des femmes et des hommes de tous métiers, de tous âges et de toutes origines mus par les mêmes valeurs. C’est en ce sens que la fraternité, l’accueil sans ostracisme, l’écoute et la bienveillance prônée par tous les Pays qui nous rejoignent font de notre mouvement la forme résolument moderne du Compagnonnage. La valeur « METIER » est essentielle, chez les COMPAGNONS DU DEVOIR EGALITAIRE ; on parle de tous les métiers manuels d’artisans qui transforment la matière (Charpentiers, Menuisiers, Forgerons, Plâtriers, Peintres, Tailleurs de Pierre, Cuisiniers, Bouchers-Charcutiers, Boulangers, Carrossier, couturiers, Doreur etc… etc… et tout cela également au féminin, biensûr) et qui sont accueillis en FRATERNITE ou SORORITE. Pourtant, en ce XXIème siècle, il convient d’y ajouter les métiers de la CREATION NUMERIQUE, tant que ce « NUMERIQUE » reste un outil au service d’une CREATION HUMAINE, pensée, réfléchie, maîtrisée et conçue par un être humain avec l’aide, pour sa réalisation, du numérique tout comme les artisans qui utilisent des machines pour leur faciliter la tâche, gagner du temps ou réduire la pénibilité. Jamais le numérique ou l’I.A., chez les COMPAGNONS DU DEVOIR EGALITAIRE, ne devront se substituer à l’être humain pour créer, concevoir des oeuvres. Ce ne sont que des outils au service des créateurs (Créatrices).

Les Egalitaires de la Chambre d’ APT

COMPAGNON : « Cum Panis » qui partage le pain

Le Compagnon, c’est celui qui accompagne, parce que, par définition l’on ne peut être compagnon seul.

C’est-à-dire celui qui partage en égal, en frère ou en soeur, par un élan du coeur. Le Compagnon, ou la Compagnonne, c’est celui ou celle qui prend en compte l’autre dans tous les cas, l’on est toujours le compagnon d’un autre.

Pour les EGALITAIRES c’est la seule définition acceptable du nom de Compagnon.

TRADITION DES EGALITAIRES :

« La tradition dans les grandes choses, ce n’est pas de refaire ce que les autres ont fait, mais de retrouver l’esprit qui a fait ces choses et qui en aurait fait de toutes autres en d’autres temps « 

Paul Valéry

Outre ces combats menés pour recouvrer leur liberté, les Compagnons sont inscrits dans l’histoire parce qu’ils ont compté dans leurs rangs, un grand nombre de chef-d’oeuvriers exceptionnels qui ont marqué leur époque.

Ils le sont aussi parce qu’ils véhiculent une tradition universelle qui arrive directement et sans interruption du temps où les métiers se sont formés.

La tradition, c’est l’acte de livrer, de dire dans une relation au travers du temps, parce que tout ce que l’on sait se fait par une communication de générations en générations. C’est le lien du Présent avec le Passé, le lien du présent avec l’avenir.

En l’occurence, elle est la reconnaissance de l’effort produit, elle reconnait la morale et le talent d’un Compagnon suivant des critères définis par les EGALITAIRES.

Historiquement, les Compagnons ont enrichi leurs traditions par les lectures successives des légendes qui parlaient et disaient des choses importantes sur la classe des gens de métiers. Ainsi, subirent-ils consécutivement les influences de l’Eglise Catholique, de la Chevalerie d’Armes et plus tardivement, celle de la Franc-Maçonnerie, pour enfin trouver dans les temps modernes un compromis en accord avec leur temps.

Les Compagnons, nos prédécesseurs et devanciers, ont estimé nécessaires à la tradition et aux passages, la lecture et la pratique de certains récits. Les EGALITAIRES reconnaissent les récits bibliques, les légendes des Saints chrétiens, les gestes de la Chevalerie d’Armes comme étant constitutifs de leur tradition.

Yvon Cochery, Le pays Percheron, Compagnon du Devoir Egalitaire, Graveur – MOF

Les origines historiques, bibliques et légendaires du Compagnonnage

Dès l’origine du renouveau des cités, les métiers furent organisés en corporations. Cette organisation était divisée en trois conditions qui étaientcelles des apprentis, des valets (qui prirent plus tard le nom de compagnons) et
des maîtres.

Au cours du XIIIe siècle, l’organisation des métiers en corporations dirigées par les seuls maîtres, provoqua une réaction des valets pour lesquels l’accession à la maîtrise devenait pratiquement impossible.


Dès lors l’appropriation des corporations par les maîtres, des Compagnonnages de métiers c’est-à-dire : des groupements jusqu’à lors inconnus qui affiliaient exclusivement des Compagnons (sans apprenti ni maître), se constituèrent et
organisèrent pour les 1nétiers qui les concernaient la défense et la solidarité ouvrière. Ces compagnonnages initièrent le mouvement ouvrier français.


Dès le milieu du XIVe siècle, la liberté du travail n’eut plus cours à Paris. Rapidement cette réglementation fut appliquée à la France. Les Compagnons, qui désiraient demeurer libres de leur activité, n’eurent pour d’autre choix que de fuir Paris pour la province et les lieux de franchise .


En 1714, le Tiers-état demanda la liberté du travail contre les monopoles que s’accordaient les corporations. Elles seront abolies en 1776, et rétablies la même année !

Il faudra attendre 1789 pour que l’Assemblée Nationale proclame la liberté du travail. Ce fut ce combat, mené pour la liberté de circuler, la liberté de travailler et, la liberté d’entreprendre qui généra les Compagnonnages dont les Egalitaires se déclarent être aujourd’hui les héritiers.
Mais Compagnonnages et Compagnons vivaient une histoire parallèle à l’histoire sociale .


Du XIIIe siècle à la première révolution française, les Compagnonnages avaient assimilés des traditions qui leurs étaient antérieures et qui venaient fortifier leur identité.


Les récits bibliques qui relatent les circonstances et les faits de la construction du temple de Jérusalem générèrent des légendes qui dès l’origine inspirèrent ces coalitions compagnonales.

Les Compagnonnages anciens qui étaient corporatistes se divisaient en trois groupements qui se dénommaient :

Compagnons De Liberté, Enfants Du Roi Salomon


Compagnons Passants Du Devoir, Enfants de Maître Jacques


Compagnons Passants Bons-Drilles, Enfants de Soubise.


Le Roi Salomon, Maître-Jacques et Soubise sont depuis, reconnus Fondateurs légendaires exclusifs de ces groupements.

En 1889 les Anciens Compagnons Des Devoirs, réunis en assemblée firent l’Union Compagnonnique Des Devoirs Unis.

Ils abolissaient le corporatisme, les préséances et, constituèrent une société de secours mutuel.

Le 22 Juin 1978, des Compagnons issus de l’Union Compagnonnique ont constitué le Compagnonnage Egalitaire, qui a fait :

  • La Réception des femmes.
  • La mixité.
  • L’abolition du corporatisme.
  • La suppression de la limite d’âge.
  • La reconnaissance à rang égal de tous les métiers manuels.

Le Compagnonnage Egalitaire est un groupement de femmes et d’ hommes de métiers qui ensemble, généreusement et joyeusement, vivent leur siècle.
Les Egalitaires communiquent toujours leurs légendes, ils pratiquent le Tour-de-France, produisent un « chef-d’oeuvre » et reçoivent le titre de Compagnon Egalitaire au cours
d’une cérémonie dont les contenus sont demeurés traditionnels.